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Narco News Issue #39

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Sans reddition…

Les prisonniers politiques d’ Ixcotél se joignent à l’Autre Campagne


Par RJ Maccani
Brigade “Ricardo Flores Magón” pour Narco News

10 février 2006

« Ils ont donné leur parole et ils dissent qu’ils ne vont pas se rendre »

-le Sous-Commandant Marcos (Délégué Zéro) au moment de rendre publique une réunion avec des prisonniers politiques de la prison de Santa María Ixcotel dans la ville d’Oaxaca, le 8 février 2006

Presque onze ans après que le gouvernement mexicain ait donné l’ordre de sont arrestation, le Sous-Commandant Marcos, dans son nouveau rôle de Délégué Zéro, est entré dans la prison de Santa María Ixcotel dans la ville d’Oaxaca… de sont propre gré. Non pour « se rendre » mais pour se réunir avec les prisonniers politiques engagés dans la construction du « mouvement national de rébellion » connu comme l’Autre Campagne. Paralysée par le soutien populaire national et international, renforcé dans cette année électorale, la classe politique mexicaine ne pouvait pas faire grand-chose sauf feindre d’ignorer ce qu’ils craignent. Le 8 février 2006, lors d’une manifestation avec des centaines de sympathisants et journalistes, le Délégué Zéro est entré à la prison d’Ixcotel et y est sorti avec un message explosif :

[Les prisonniers politiques] ont donné leur parole et ils dissent qu’ils ne vont pas se rendre. Ils considèrent la prison comme un autre lieu de lutte et dans quelques semaines ils vont commencer une série d’activités, comme partie de leur adhésion à l’Autre Campagne. Nous attendons ces activités pour nous aider dans la lutte et nous espérons aussi que ces voix entendues voyagent loin, même dans d’autres pays.


Face à la prison d’Ixcotél
Photo: D.R. 2006 RJ Maccani
La prison de Santa María Ixcotel est la plus grande prison, ainsi que celle de majeure sécurité de l’état d’Oaxaca. Foyer de quelque mille prisonniers, cinquante d’entre eux sont considérés comme « prisonniers politiques ou de conscience ». Il est difficile d’établir un chiffre car ils changent toutes les semaines : le gouvernement arrête souvent des militants, fait des transferts de prisonniers et, parfois, non sans combattre, on les libère. Il est aussi difficile de mettre à jour le registre de chaque organisation et communauté d’Oaxaca qui n’a pas des prisonniers politiques à l’intérieur de Ixcotel : l’Organisation Indigène de Droits de l’Homme dans l’Oaxaca (OIDHO), le Comité de Défense des Droits Indigènes de Xánica (Codedi), la Coordination Magoniste Populaire Antinéoliberale (Compa) et le Conseil Indigènes Populaire d’Oaxaca “Ricardo Flores Magón” (CIPO-RFM), parmi tant d’autres qui luttent pour la libération de leurs prisonniers ces dernières années. Mais peut-être que le cas des indigènes de Loxica est le plus révélateur de la fonction du gouvernement et de la prison de Santa María Ixcotel.

Assise dans le restaurant où elle travaille dans la ville d’Oaxaca, Donaciana Antonio Almaraz m’a raconté l’histoire de son foyer où elle ne peut retourner. A quelques six heures de route au sud d’Oaxaca, la région de Loxica est le foyer de cinq mille zapotecos repartis en 32 communautés. En 1965, les caciques étaient venus s’installer à Loxica. Ils ont brûlé des maisons et pris la terre fertile de Loxica pour contrôler la production de café de la région. Ce n’est pas le gouvernement fédéral mexicain, ni celui de l’état d’Oaxaca, mais les propres indigènes zapotecos sont ceux qui ont travaillé pour obtenir justice et, cinq ans après, en 1970, ils ont chassé les caciques et ont commencé à reconstruire leurs communautés.

Vers 1980, les zapotecos de Loxica avaient, en effet, récupéré leur forme traditionnelle de gouvernement et ils ont élu un président municipal dans une assemblée, et sans partis politiques, grâce aux « us et coutumes » indigènes. Or, une organisation armée connue comme l’Armée Populaire Révolutionnaire (EPR en espagnol), apparaît en 1996 dans la région voisine de Crucesito Huatulco ; et les caciques et amis du gouvernement profitent de l’occasion pour reprendre le contrôle de Loxica. Ainsi, sous prétexte de poursuivre l’EPR, ils sont revenus avec des hélicoptères et des tanks pour briser les zapotecos et reprendre la main sur la production de café de Loxica. Ils ont commencé par arrêter les professeurs et les représentants du gouvernement indigène, y compris le président municipal Agustín Luna Valencia ; puis le gouvernement de l’état d’Oaxaca a emprisonné plus de cent résidents de Loxica en 1997. Neuf d’entre eux ont passé déjà neuf ans à Ixcotel et dans d’autres prisons, les autres les ont rejoint plus récemment. Les caciques et leurs mercenaires sont toujours libres et opèrent toujours avec une impunité relative, faisant « disparaître » jusqu’à cinquante personnes dans les années qui suivirent l’attaque.

La répression continue toujours à Loxica et a commencé à empirer cette dernière année. Le frère de Donaciana était en train d’organiser sa communauté pour refuser les partis politiques et demander pacifiquement le respect des « us et coutumes » quand il fût assassiné le 30 septembre dernier… deux jours avant des élections municipales. Donaciana vit comme réfugiée depuis, travaillant dans la ville d’Oaxaca, car elle est menacée d’enlèvement si elle retourne à Loxica.

« Nous sommes avec les zapatistes parce que nous sommes dans la même situation », m’a-t-elle dit. Les membres de la communauté de Loxica ont commencé récemment à émettre un programme de radio pour se communiquer avec la communauté d’Actéal au Chiapas, où 45 hommes, femmes et enfants furent massacrés par les paramilitaires alors ils assistaient à la messe. A propos de l’Autre Campagne, Donaciana a commenté que « les partis [politiques] sont des chiens, tous pareils… ils achètent tous les voix, le pire est le PRI » [Parti Révolutionnaire Institutionnel, qui a gouverné le Mexique pendant 70 ans]


Photo: D.R. 2006 RJ Maccani
La veille de l’arrivée du Délégué Zéro et de la Sixième Commission, dix prisonniers politiques zapotecos de Loxica ont signé une lettre dirigée à la délégation de l’Autre Campagne et la société civile présente. Dans la lettre, les prisonniers racontent leur lutte, dénoncent les maigres changements de l’avènement du PAN (Parti d’Action Nationale) au gouvernement fédéral en 2000 ; et appellent à unir les forces pour obliger le gouvernement mexicain à approuver une « Loi Fédérale d’Amnistie » pour libérer tous les prisonniers politiques du pays.

Dans son compte-rendu aux manifestants et médias présents à l’extérieur d’Ixcotel, le Délégué Zéro a fait référence à la centralité de la lutte des prisonniers et propose de la connecter à l’aspect « intergalactique » de la Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone :

Nous allons amener vos cas et les cas d’autres prisonniers politiques aux juges et rompre cette fausse image qui dit que rien ne se passe ici au Mexique. Dans n’importe quel endroit qu’un représentant du gouvernement mexicain se lève et parle dans un forum international, arrivera avec lui l’ombre des prisonniers politiques de ce pays… nous sommes engagés en tant que zapatistes et nous allons inviter les autres organisations et à tous les membres de l’Autre Campagne pour mettre au premier plan de cette première tournée la lutte pour la libération de tous les prisonniers politiques et l’annulation de toutes les mandats d’arrêts –qu’ils soient municipaux, étatiques ou fédérales- qui existent contre les combattants pour la justice sociale.

Les prisonniers politiques d’Ixcotel n’ont pas fait qu’adhérer à la Sixième Déclaration de la Forêt Lacandone, mais ils se sont aussi engagés à réaliser, dans les semaines qui suivent, une série d’événements et d’actions. Ainsi, ils ont donné un courageux exemple pour le reste de leurs camarades qui luttent à l’intérieur et à l’extérieur des prisons dans le très répressif état d’Oaxaca.

Si vous souhaitez avoir plus d’information sur les prisonniers politiques dans l’Oaxaca, ou vous communiquer directement avec eux, contactez le Kolectivo Tod@s Somos Pres@s (Nous sommes tous prisonniers): todos_somospresos@hotmail.com

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