<i>"The Name of Our Country is América" - Simon Bolivar</i> The Narco News Bulletin<br><small>Reporting on the War on Drugs and Democracy from Latin America
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Narco News Issue #41

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Le Mouvement De Oaxaca Affronte Des Menaces Et Des Tirs Tandis Que La Police Federale Arrive Dans L’etat De Oaxaca

L’assemblée Populaire bloque les édifices gouvernementaux de la ville et repousse une autre attaque de la police


Par Nancy Davies
Commentaire depuis Oaxaca

9 aoüt 2006

Un blocus de l’hôtel de ville de Oaxaca a été mis en place le 7 août, à 10 heures. Au nom de l’Assemblée » Populaire du Peuple de Oaxaca (APPO), 500 enseignants d’ Ocotlan ont organisé un sit-in sur la Place de la Danse récemment « rénovée » qui se trouve à côté de l’entrée de l’hôtel de ville de la capitale de l’état de Oaxaca. Ocotlan dénombre 1000 personnes inscrites dans la section 22 de Syndicat National des Travailleurs de l’Education (SNTE).


Photo: D.R. 2006 Nancy Davies
En plein effort pour bloquer complètement toutes les fonctions de l’état, l’APPO n’avait entamé aucune action, jusqu’à lundi dernier, contre le gouvernement municipal. Bien que le maire, Jesus Angel Diaz Ortega, suscite beaucoup d’antipathie et qu’il est surnommé « Chuchubolas », on ne voyait généralement en lui qu’une marionnette du gouverneur Ulises Ruiz Ortiz (« URO »). Aussi lorsque plusieurs secteurs de la ville furent endommagés pour obtenir des fonds pour leur rénovation – lesquels furent ensuite détournés pour la campagne perdue de Roberto Madrazo, les gens ont immédiatement accusé Ruiz et n’ont jamais mentionné Chuchubolas. Tous les efforts se concentrèrent sur les fonctions du gouvernement de l’état, lesquelles ont été interrompues. En plus chaque fois les habitants s’aperçoivent que l’ « ex-gouverneur » essaie de se réunir avec quelqu’un de son cabinet dans un restaurant ou un hôtel, il se forme aussitôt une foule qui en bloque les portes.

Tandis que le mouvement maintenait pour le dixième jour consécutif le blocus du siège du gouvernement, du Congrès de l’Etat et de la Cour Suprême de Justice de Oaxaca ainsi que du Services des Finances, du Ministère Public et des tribunaux correctionnels et autres instances, 300 éléments de la Police Fédérale Préventive arrivaient dans la ville dans la nuit du lundi.

D’après mon propre calcul informel, 40 municipalités et villages dans tout l’état ont décidé de faire des changements (suffisamment pour être mentionnés dans les journaux et/ou la radio), y compris d’occuper 20 hôtels de ville dont sept d’entre eux avec l’aide physique des enseignants de la Section 22 du SNTE. De plus dix neuf municipalités se sont affiliées officiellement à l’ APPO, ce qui veut dire qu’ils enverront des gens à la capitale pour se joindre à la lutte.

Le mouvement a aussi capturé 60 autobus et 18 véhicules officiels dont deux voitures de patrouilles. Rogelio Pensamiento Mesinas, membre de la Coordination Provisionnelle de l’APPO, déclara qu’ils ont donné priorité aux véhicules appartenant aux brigades mobiles du gouvernement, comme ceux de la circulation et de la police municipale ainsi que de la Police Préventive. Tous les véhicules sont blancs et largement visibles. Il a assuré qu’ils ont laissé passer les voitures de pompiers et les ambulances.

Il expliqua que les véhicules seront regroupés dans le Centre Historique ou sur les parkings des édifices publics occupés. Le mouvement s’efforcera d’endommager le moins possible les véhicules « car ils appartiennent aux gens qui les ont payés avec leurs impôts ». Deux petites Volkswagen servent maintenant à empêcher l’accès au Zocalo

Le matin du lundi où ces événements eurent lieu, se réalisèrent également des blocages de routes, intermittents ou continus, selon les conditions de chaque municipalité.

Ils en vinrent donc à leur objectif suivant : continuer à paralyser la région par l’ingouvernabilité en s’emparant de l’hôtel de ville de Oaxaca. Au milieu de toute la confusion, peu de gens purent se rendre compte de ce qui se passait.

Deux jours avant, plusieurs agents de la Police Municipale de Oaxaca abandonnaient leur quartier général pour être logés dans une caserne de la municipalité de Santa Cruz Xococotlan (village maintenant en rébellion). Apparemment ils devaient y rencontrer la Police Fédérale Préventive (PFP).

Dans la matinée du lundi l’alerte rouge fut transmise. Aussi bien la radio des professeurs (Radio Planton, 96.8FM) que celle des étudiants (Radio Université, 1400 AM) retransmirent l’alarme sur les ondes.

La nuit antérieure, le 6 août, 300 policiers de la PFP arrivaient à Oaxaca. Le lundi à 10 heures une attaque eut lieu, réalisée par une trentaine de policiers qui vinrent en 5 voitures du genre pick-up –quelques uns en civil –à Colombia Reforma, localité où des membres de l’APPO bloquaient les bureaux du Service des Finances.

Radio Universidad couvrait les événements tandis que les policiers tiraient des coups de feu et lançaient des gaz lacrymogènes. Les gens de l’APPO ripostèrent avec des pierres et des bâtons et refoulèrent la police. Plusieurs membres de l’APPO résultèrent blessés mais seul une femme fut touchée par balle à la jambe. Cette femme dut recevoir le tir du coordinateur de la Sécurité Publique, Aristeo Lopez Martinez (qui est aussi chef des opérations de la police spéciale). Lopez Martinez était armé d’un revolver AR-15, d’après La Jornada. Le journal informa que lorsque les membres de l’APPO se mirent à poursuivre les policiers, Lopez Martinez cessa de tirer en l’air pour viser les corps. Les gens de l’APPO se plaquèrent au sol et tous les policiers s’échappèrent, Lopez Martinez sur une moto BMW noire.

La femme blessée intervint plus tard à la radio ainsi que j’assume qu’elle n’était pas blessée grave. Pendant l’offensive, trois policiers municipaux ont été blessés à la tête par pierres et un professeur a été touché à la colonne vertébrale par un coup violent.

Il n’est pas légal que la police s’habille en civil, arrive en voitures personnelles et attaque une manifestation pacifique.


Photo: D.R. 2006 Nancy Davies
Et tout ça seulement pour la matinée. Pendant toute la journée des alarmes retentirent mais aucune ne s’avérait être pour une agression de la part des 300 PFP. Cependant on apprenait à la radio qu’un homme du nom de Catarino Torres Pereda avait été ramassé par trois hommes dans un camion et qu’il avait disparu. Finalement après un long lapse de temps pendant lequel l’APPO présumait qu’il avait « disparu », le secrétaire de protection civile révéla que Torres Pereda, directeur du Comité de Defense Civile (Codec) avait été détenu à Tuxtepec et qu’il était prisonnier dans la ville de Matias Romero avant d’être transféré dans l’état de Mexico. Son nom s’additionne à la liste des prisonniers politiques. Lorsque l’attaque du matin sur l’édifice des Finances interrompit la transmission, je suis passée par la Place de la Danse à côté d’un vendeur ambulant qui avait une radio portable et j’ai pu voir le sit-in : des bâches bleues et jaunes tendues avec des cordes à des extrémités en hauteur pour se protéger de la pluie, les femmes assises à l’ombre et les hommes se reposant sur des gradins tandis que l’un d’entre eux affilait son machete. L’entrée se trouvait bloquée par des professeurs assis sur les nouveaux trottoirs en ciment lisse, sous un drapeau de Ocotlan accroché dans le bâtiment municipal. Les professeurs m’avaient l’air d’avoir comme armes principales les chaises en plastique jaunes qui arrivaient juste à ce moment.

Le temps que j’arrive chez moi, plusieurs versions courraient. Des informations assurant que tout était calme succédaient aux plus alarmantes. Ce fut un jour du style montagne russe qui culmina dans l’angoisse lorsque l’APPO transmit un appel au rassemblement sur la place du plus de gens possible. Les gens affluèrent des différents points de la vallée centrale où se trouve Oaxaca. A 9h30 du soir, Canal 9, la chaîne de télévision d’état occupée la emisora de televisión estatal ocupada, présenta par leur nom et leur village 12 braves hommes, représention de la force du peuple ; l’un d’entre eux apparemment avait onze ans et un autre était un vieillard.

Des rumeurs circulaient que la grande offensive commencerait à 11 heures du soir. Lopez Martinez confirma que les gouvernements de l’état et de la ville se préparaient à évacuer les gens du campement de l’APPO dans le Centre Historique. Ceci aurait déjà dû être un indice que rien de tel n’allait arriver.

Le matin du 9 août – aucune attaque n’ayant eu lieu – nous apprenions qu’un homme avait été assassiné. C’était un professeur de l’Université Autonome Benito Juarez de Oaxaca.

Il fut identifié comme Marcos Garcia Tapia, 35 ans, membre de l’Ecole Dentaire. Les reportages disent qu’il a été assassiné par deux hommes circulant en moto pendant la nuit, hors du périmètre gardé du Zocalo.

Je suis descendu à la Place de la Danse et de là jusqu’au Zocalo. Les deux endroits étaient calmes. Les paysans récemment arrivés au Zocalo étaient armés de bâtons et de barre de fer et étaient accompagnés de femmes et enfants.

Ainsi, d’après moi (comme toujours, c’est un point de vue subjectif), ce que nous avons maintenant c’est une guerre sale de basse intensité. Plusieurs occasions de tuer des gens ont été évitées. Je crois que le plan est d’épuiser les gens par la peur et des hauts niveaux de tension, avec quelques morts en supplément dont on ne peut rendre URO officiellement responsable. En effet, aujourd’hui, le gouvernement a démenti qu’ URO a ordonné l’offensive de la police sur l’édifice des Finances. Il peut nier qu’il a demandé l’intervention de la PFP dans la ville ou que ces policiers aient été mêlés à ces faits puisqu’ils semblent faire beaucoup de leur sal travail en habit de civil.

Mais le mouvement aussi est capable d’épuiser psychologiquement URO que les gens suivent partout. Dans le style d’une bonne révolution, on se moque de lui et on lui lance constamment des méchancetés ainsi qu’à son ex-secrétaire de protection civile, Jose Franco Vargas (qui exerce toujours actuellement les mêmes fonctions d’une manière non officielle) que l’on appelle « Chuckie II » (d’après le film d’horreur us-américain). En plus les personnes les plus intransigeantes qui ne cessent de nier l’évidence, comme dit constamment Canal 9, doivent ouvrir les yeux. Cette chaîne de télévision montre non seulement toutes les manifestations et les actes de répression mais aussi les vidéos d’autres actes de répressions, notamment celui du massacre des étudiants de Tlatelolco à Mexico en 1968 et l’oppression qu’exerce les israéliens contre les palestiniens. Ceci fait partie d’un projet éducatif qui est transmis par la radio, la télévision et sur les écrans publics du Zocalo. Tout l’état est engagé dans une guerre ouverte dont l’objectif est de se débarrasser des caciques du Parti Institutionnel Révolutionnaire (PRI) qui restent pour établir un ordre social plus juste.

Une politique du bras de fer impliquerait une invasion militaire, parallèle oaxaquéen de l’état militarisé voisin qu’est Chiapas.

Traduction en français : Claude Madelon 14.08.2006

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