<i>"The Name of Our Country is América" - Simon Bolivar</i> The Narco News Bulletin<br><small>Reporting on the War on Drugs and Democracy from Latin America
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Narco News Issue #42

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Fin du périple à travers Zacatecas, 11 novembre

Conférence de presse du délégué zéro au Cerro de la Bufa, Zacatecas


Par Sous-commandant Insurgé Marcos
L’Autre Mexique

13 novembre 2006

Un journaliste :
A propos des actes terroristes qui ont été commis dans la ville de Mexico, est-ce que vous êtes partie prenante ? Pensez-vous prendre à nouveau les armes ? Ou allez-vous continuer dans la lutte politique ?

SCI Marcos :
Nous sommes partie prenante de l’initiative pacifique de l’Autre Campagne. Les bombes avaient été posées avant. Au PRI, Madrazo avait achevé de détruire ce qu’il restait de ce parti. Pour l’IFE, avec Ugalde et Fox, c’en était fini de la crédibilité dans le processus électoral, comme organisme citoyen. Et pour les banques, au moment où ça c’est produit à Fobaproa, ils étaient déjà dynamités du point de vue crédibilité de l’opinion publique, comme vous dites.

En ce qui concerne Oaxaca, c’est le gouvernement de Vicente Fox qui a déclenché cette escalade de la terreur. Il n’est pas possible que la réponse à une initiative pacifique comme celle de l’APPO, se fasse avec les armes, là avec la Police Fédérale préventive, dans un endroit où il y a des groupes armés. Ce que faisait Fox, et continue à faire, c’est une campagne de recrutement pour les groupes armés de Oaxaca, car il refuse une solution par le dialogue et la négociation, en ce qui concerne le conflit de Oaxaca. C’est lui le responsable de ces actes. Et les symboles choisis par les groupes armés pour les faire, ils avaient déjà été dynamités de l’intérieur par leurs propres membres.

Un autre journaliste :
L’autre campagne, tout au long de …. depuis San Cristobal jusqu’à aujourd’hui

SCI Marcos :
Ecoutez, nous voyons bien qu’il y a une volonté de détruire les réseaux communautaires dans les villes comme dans les campagnes. Et dans ce sens il n’y a aucune différence entre Tijuana et Quintana Roo. Dans le reste du pays, ce processus de vente de la souveraineté nationale continue aussi.

Les politiques, les fonctionnaires, les gouvernements sont juste les administrateurs de ce processus de destruction. Dans aucun de ces partis politiques ils n’ont la simple décence de regarder en bas. La destruction des campagnes est en cours dans tous les Etats, pas seulement ici dans le nord, comme nous l’avons vu. La destruction du petit commerce, des PME est totale, dans tout le pays.

Et du coup, il y a tout un processus de concentration de la richesse, qui laisse au-dehors ce qu’on appelle la classe moyenne. Ce processus la pousse chaque fois vers une paupérisation qui s’accentue. Quant aux gens qui ont des petits revenus, c’est vers l’esclavage, ou l’émigration de l’autre côté. Et dans ce cas, ce sont les Etats du sud qui approvisionnent les Etats du nord en force de travail. Et les Etats du nord approvisionnent l’Union Américaine.

Il y a actuellement un mouvement d’émigration massive, hors des noyaux originels de population. Et les familles sont éclatées, ainsi que les relations entre les communautés. Cela favorise l’organisation de la délinquance, comme on dit, ou du narcotrafic, sur l’espace laissé vacant par les autorités.

La politique est devenue une marchandise, partout. Nous en prenons parfois conscience par les médias pour les hautes sphères de la politique, mais c’est en cours aussi au niveau des conseillers municipaux, des maires, des élus locaux, nationaux, c’est la même chose C’est comme un divorce définitif, mais de ces divorces où cela se passe mal pour le couple, où une des parties s’obstine à harceler l’autre, à l’attaquer. Non contente de s’employer à oublier l’existence des gens d’en bas, la classe politique mexicaine souhaite réellement en finir avec elle.

On pourrait penser que la classe politique est une mauvaise administratrice, c’est faux. Elle gère la destruction du pays. Nous, nous affirmons que si en 1492-1951 c’est l’armée espagnole qui a mené la conquête, aujourd’hui les députés, les sénateurs, les dirigeants, le président de la république et des communes, et leurs lois constituent la nouvelle armée de conquête.

Nous en sommes à un tel degré de décomposition que le désespoir débouche sur des actions dramatiques. Telles ces révoltes spontanées, pas toujours armées mais très violentes, car la seule porte de sortie qui restait en 2000, le processus électoral, a été fermée par Fox, Ugalde, et leurs grands moyens de communication. Alors, que reste-t-il aux gens ? Rien, à part la porte de l’émigration, et ils sont en train de la fermer au nord.

C’est comme si on augmentait le feu sous une cocotte minute et qu’on la fermait complètement. La seule issue est d’exploser, s’il n’y a pas de porte de sortie pacifique. C’est ce que construit l’autre campagne, une sortie pacifique, mais qui ne se contentera pas d’un changement de gouvernement, mais qui balayera aussi toute cette pourriture qui est en train de détruire le pays.

Ainsi, ce que nous allons faire avec Calderon, c’est de le faire partir. Avec un mouvement national, civil et pacifique, dans tout le pays. Et en ce qui concerne les peuples indiens, nous ne voulons pas la répétition de l’histoire, de 1810 et 1910, à savoir des changements fondamentaux mais rien pour les peuples indiens.

Une nouvelle révolte va s’étendre dans notre pays, et le centre fondamental va se trouver ici au Cerro de la Bufa, à Zacatecas, et cette fois les peuples indiens auront leur place et seront respectés. Quel que soit celui qui reste. Quelle que soit l’option politique qui arrive au pouvoir à la suite de ce mouvement, si celle-ci ne reconnaît pas les peuples indiens, nous nous soulèverons à nouveau et encore jusqu’à ce que les choses soient clairement établies, par respect pour notre peuple

Journaliste :
Votre projet est-il de créer une nouvelle organisation politique au Mexique ?

SCI Marcos :
Non, ce que nous sommes en train de créer c’est un réseau d’organisation, de mouvements, de groupes, de collectifs, où chaque lieu ait la garantie d’être représenté et d’avoir une voix. Vous savez que quand il y a rébellion, traditionnellement, c’est un petit groupe qui prend le pouvoir et qui du coup décide de ce dont le pays a besoin. Là, il n’est pas question que quelqu’un du centre décide de ce dont a besoin Zacatecas, c’est le peuple de Zacatecas qui doit décider de ce dont il a besoin. Toute la richesse que nous avons vu concentrée dans quelques mains, il faudrait qu’elle soit répartie différemment. Mais nous ne venons pas dire c’est pour eux ou pour eux. Nous venons demander au peuple de Zacatecas quels sont leurs besoins : eau, terre éducation santé... Tout ce qu’ils ont évoqué, et que nous avons plus ou moins exprimé hier au meeting, mais qui n’est pas sorti dans vos journaux.

Journaliste :
Avez-vous l’espoir que les Accords de San Andrés Larrainzar seront respectés et qu’ils soient mis en application comme ceux de 1994 jusque… (...) et qui a été oublié par les gouvernements ?

SCI Marcos :
L’EZLN fait partie d’une sorte de réseau des peuples indiens de tout le pays, le Congrès National Indigène et ce que nous avons décidé, avec eux, c’est de réellement appliquer ces Accords. Le gouvernement actuel, de Calderon, de Fox, ou des différents gouvernements du PRI ou du PRD ne va pas appliquer les Accords de San Andrès car cela équivaut à casser ce qu’ils appellent les variables macroéconomiques. Les Accords de San Andrès déclarent les peuples indiens maîtres de leurs territoires, et que rien ne peut se faire sans l’autorisation des communautés. Cela signifierait déroger à la réforme 27 de Carlos Salinas de Gortari, remettre en place les principes des terres ejidales et des communaux, qui constituent pour les peuples indiens une garantie de survie, non seulement physiquement mais aussi culturellement. Et il ne s’agit pas seulement de la terre, de sa partie travaillée, mais aussi des sources, des bois, de l’air. Tout ce qui a été converti en marchandise, et non seulement converti mais aussi concentré dans quelques mains.

Ecoutez, nous à Quintana Roo nous avons vu une plage avec un mur, comme ce mur de l’ignominie qu’est en train de construire Fox (Bush). Et ceux qui utilisaient les ejidos ont été littéralement chassés de cette terre et ils ne peuvent même plus s’en approcher, ni la voir car c’est un mur de plus de 2 mètres de haut qui protège une plage vierge où ils vont construire un complexe hôtelier.

Nous avons vu la même chose en Basse Californie du sud. Dans les deux extrêmes, les deux coins du pays, se produit la même chose. Et il va finir par arriver que ce drapeau tricolore, vert, blanc et rouge avec un aigle au milieu va disparaître et avec elle notre conscience de mexicain.

En ce qui concerne les moyens de communication, les monopoles vont complètement disparaître, avalés par les grands monopoles européens et nord américains. Et ceux qui saluent l’arrivée de Calderon, comme celui qui va ouvrir les marchés ou qui va leur donner des prérogatives, oublient que l’objectif de Calderon, comme de n’importe quel gouvernement, est d’achever de céder à l’empire, Amérique du Nord et Europe, nos richesses nationales.

N’imaginez pas que les grands monopoles de l’information des Etats-unis et d’Europe vont se contenter des télévisions locales, ils veulent tout et ils auront aussi les grandes entreprises qui aujourd’hui ont encore un capital soit-disant national.

Journaliste :
Sous-commandant, comment préparez-vous le mouvement pour le jour où le chef disparaîtra ? Pour le jour où disparaîtra la figure du sous-commandant Marcos, et que le mouvement continue, et ne dépende pas seulement d’une figure comme vous ?

SCI Marcos :
Ecoutez, le mouvement ne dépend pas de Marcos, ou de l’EZLN. Ce qui est en train de se passer c’est que nous rencontrons beaucoup de mouvements, qui existaient déjà mais n’étaient pas visibles. L’autre campagne les rend visibles, mais ils existent en tant que tel. La seule chose qu’offre l’autre campagne, c’est que ces mouvements, ces résistances s’allient et s’appuient.

Il ne s’agit pas d’un processus hégémonique, de l’EZLN ou des organisations politiques ici présentes, mais d’un processus dans le respect. C’est pour cela que nous disons que c’est une autre façon de faire de la politique. Il n’y a pas d’antécédents au monde sur un mouvement avec de telles perspectives. Dans ce sens, comme il n’y a pas de manuels, nous aurons à apprendre tout au long du chemin, et commettre des erreurs comme cela nous est déjà arrivé, parfois être excessivement protagoniste, ou trop s’en remettre à des actes publics. Mais l’autre campagne est vraiment en train de se développer, avec des rencontres qui ne se voient pas. Avec quelque personnes qui nous racontent leur histoire. Et maintenant nous devons la porter ailleurs, nous portons maintenant l’Autre Zacatecas- qui n’est pas celle dont Amalia parlait ce matin – et nous espérons que dans les autres Etats du nord, du centre et du sud ils pourront créer directement des passerelles, sans intermédiaire, sans l’EZLN, sans Marcos, sans rien de tout ça.

Journaliste :
Que pensez-vous du travail que fait Amalia Garcia, unique dirigeante du Mexique ?

SCI Marcos :
C’est un crime, ce qu’elle est en train de faire, elle n’a aucun scrupule. C’est incroyable qu’elle dépense autant dans son autopromotion. Si vous voyiez les affiches dans la ville qui proclament “l’Etat a investi dans ceci dans cela et ici. Il manque la phrase, l’Etat a investi telle somme pour s’auto-promouvoir et dans ce cas Amalia Garcia.

C’est évident qu’Amalia vise 2012, pour disputer à Lopez Obrador et Marcelo Ebrard l’investiture du PRD, qui est du priisme recyclé. Et c’est le peuple de Zacatecas qui en paye les conséquences, car quand un politique se consacre à son poste uniquement comme marchepied dans sa carrière politique, il oublie de se charger de tous les aspects fondamentaux.

Et ce que nous avons vu ces derniers jours à Zacatecas, cela fait honte. D’autant plus honte dans un Etat qui signifie autant dans l’histoire de notre pays. Et sur lequel autant de mensonges ont été prononcé. Bon c’est bon vous avez terminé ?

Un compañero : Mais Reforma ne va rien publier

Le journaliste de Reforma :
Surtout si je ne lui demande rien, non ? Et donc, je demande : quelle seront vos relations avec le Front sandiniste, qui est maintenant au gouvernement au Nicaragua ? Comment le voyez-vous, comme une lumière sur le chemin de la résistance ? Que pensez-vous de cela ?

SCI Marcos :
C’est un feu d’artifice. Ce qui se passe avec l’ascension de cette supposée gauche en Amérique latine c’est qu’elle administre avec la main gauche les politiques néolibérales. Déjà Ortega ne brillait pas par son radicalisme. Et sa proposition de gouvernement est même plus modérée que celle qu’a présenté la droite aux élections. De fait il a dû faire des alliances avec la droite du Nicaragua, et c’est tout dire, car cette droite est au-delà de tout. Et il ne va rien en découler de bien pour le peuple du Nicaragua, il y aura bien sûr un certain enthousiasme de la part d’Amalia, de Lopez Obrador et autres. Mais il va se passer la même chose qu’avec Lula, à savoir que quand ont commencé à être appliquées les politiques gouvernementales, le processus de destruction et de paupérisation des plus pauvres a continué.

Une journaliste :
Hier, Ramiro Rosales évoquait le fait que Zacatecas puisse devenir un autre Oaxaca ?

SCI Marcos :
Pas seulement Zacatecas, tous les Etats du nord montrent qu’ils ne sont vraiment pas d’accord, et aussi qu’ils s’organisent. Et les gens se rendent de plus en plus compte que le gouvernement, ou ce qui se présente comme tel, plutôt que d’être une aide est une gêne. Des processus d’organisation ont fait le tour de tous les bureaux gouvernementaux, et il n’y a pas de réponse, ils se moquent d’eux, comme dans le cas de la trésorerie. Et alors les gens vont commencer à faire pareil que l’APPO, à savoir prendre le gouvernement dans leurs mains et commencer à prendre des décisions.

Rappelez-vous, avant l’arrivée de la police fédérale préventive, l’APPO remplissait toutes les fonctions de gouvernement, de surveillance et de sécurité dans la ville. Dans ce cas, la ville d’Oaxaca que l’on connaît. Mais c’est pareil dans d’autres communes, surtout à population indigène.

Le mouvement de l’APPO attire aussi l’attention parce qu’elle a une forte composante indigène. Et c’est pour cela que la participation des indigènes dépasse Oaxaca, ce que nous disons, parce que pas seulement à Zacatecas, mais dans tout le pays, même de l’autre côté, Oaxaca a gardé ses racines, les ponts, les lianes (nous disons ainsi) même s’ils sont dans un autre état, même dans un autre pays.

Une autre journaliste :
Sous-commandant, vous avez dit hier que le recteur était… qu’il protégeait ceux qui étaient accusés de délit sexuels. Cependant, cette tournée a été subventionnée par des fonds de l’université que vous a octroyé Alfredo Femat, que pouvez-vous m’en dire ? Est-ce que la tournée est subventionnée par des délinquants sexuels ?

SCI Marcos :
L’Autre campagne n’est subventionnée par personne. Ils nous ont fourni de quoi payer l’essence, un lieu pour dormir et la nourriture. Ils ne nous ont rien donné pour…

Un compañero : Mais de nous, des collectifs

SCI Marcos : Oui, des collectifs

La journaliste : Pas de l’UAZ?

Les compañeros : Non, pas du tout, rien

SCI Marcos : C’est un mensonge du recteur, un nouveau mensonge

La journaliste : Même si l’intelligence (les RG) disent l’inverse

SCI Marcos : Quoi ?

La jorunaliste : Même si les rapports des RG disent le contraire?

SCI Marcos :
S’il vous plait, les rapports des RG du gouvernement! C’est ridicule! Au gouvernement! C’est comme en 94! Ils ne sont pas intelligents. Bon, maintenant, avec votre permission. Merci beaucoup à tous

Traduccion Christine

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