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Narco News Issue #42

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L’Autre Campagne dit non à une antenne-relais de téléphone portable à La Paz et à une raffinerie de gaz à Ensenada

Le prix du « progrès » en Basse Californie retombe sur ceux qui n’en bénéficient pas


Par Ginna Villarreal
L’Autre Journalisme avec l’Autre Campagne au sud et au nord de Basse Californie

23 octobre 2006

Du téléphone portable au gaz naturel, quel est le prix de ce confort que certains possède et d’autres non ? Pendant la visite du 13 au 20 octobre du Sous commandant zapatiste Marcos et de l’Autre Campagne dans les deux états de Basse Californie, des citoyens ont déclaré que ceux qui payent le prix du « progrès » sont ceux qui en profitent le moins. A Rinconada de los Olivos, dans la ville de La Paz, sud de Baja California, une antenne se dresse dans un quartier marginalisé et les gens se battent pour qu’elle en soit retirée. A Ensenada, Basse Californie, une raffinerie de gaz – qui doit commencer en 2007 à transformer du gaz naturel liquide en état gazeux –d’abord proposée sur le territoire des Etats-unis, puis rejetée par les pouvoirs locaux US– représente un grand danger pour l’environnement et une menace pour la côte pacifique. C’est une histoire de récrimination mais aussi de résistance.

L’antenne-relais à Rinconada de los Olivos

Dans une localité de rues non pavées et de maisons modestes, des antennes géantes de téléphones mobiles se dressent en haut d’une colline surplombant la zone urbaine, telles des sentinelles des intérêts corporatifs. A la tombée de la nuit, elles s’illuminent de lumières rouges comme autant de signaux de l’impérialisme. Cependant il y a une antenne en bas de la colline dont le signal a été réduit au silence depuis plus d’un an. La communauté a installé une surveillance quotidienne à l’extérieur de l’enceinte d’acier, dans un quartier de La Paz, du nom de Rinconada de los Olivos, parvenant ainsi à interrompre la maintenance et la transmission de cette station.


Foto: D.R. 2006 Ginna Villarreal
Lorsque les représentants de Lusacell vinrent annoncer leur présence corporative dans le voisinage, c’était pour les informer, et non les consulter, qu’ils prendraient cette parcelle de terre. La compagnie assura à l’agglomération qu’elle leur donnerait des cabines de téléphones publiques. C’était une farce. Ce qu’ils mirent fut un émetteur de téléphones portables qui effrayaient les enfants avec ses bruits bizarres et préoccupaient les parents et grands-parents.

Les enfants appellent l’antenne « le monstre ». Avec les vents forts provoqués par le récent cyclone, les crissements métalliques firent craindre pour leur vie les gens vivant à son ombre. Les enfants sortirent avec leurs lampes électriques pour voir de quel côté elle allait tomber. L’histoire de cette antenne est pleine de peur et de préoccupation. En plus de la tension émotionnelle que l’antenne a amenée au voisinage, l’autre objet de préoccupation concerne les effets sur la santé de l’exposition de basse intensité à long terme. Des études de plus en plus nombreuses signalent les effets préjudiciels sur la santé de la radiation électromagnétique des fréquences radio. Avec l’information des maladies comme le cancer de cerveau et les tumeurs cérébrales, les lymphomatoses et les leucémies infantiles que peuvent causer ces antennes, la communauté de Rinconada de los Olivos a une cause juste pour s’inquiéter.

La communauté déclare Ya Basta – ça suffit – et résiste à la présence du monstre

Lenora Vitia, oratrice passionnée et ancienne activiste, parla de la résistance et de l’organisation de la communauté. Elle déclara à l’Autre Journalisme et à l’Autre Campagne qu’ils ont formé des groupes pour bloquer le fonctionnement de l’antenne. Une altercation eut lieu avec la police le 14 février. Lorsqu’à nouveau fut empêchée l’entrée des gens de la compagnie à l’émetteur, la police municipale fut appelée à la rescousse de la compagnie de téléphones mobiles. Ce fut un autre exemple de la brutalité de la police et de l’usage excessif de la force : immédiatement s’arma une confrontation entre les 4 membres de la communauté et la police qui arriva dans 14 patrouilles, laissant un activiste aveugle d’un oeil : Joyeuse fête de la Saint Valentin de la part de Lusacelle et du gouvernement de La Paz.

Ce que veut cette communauté n’est rien moins que l’enlèvement de l’antenne. Quelques jours avant la visite du Délégué Zéro à la communauté, Lusacell se déclara banqueroute. Comme le serpent changeant de peau, cette compagnie – appartenant aux multinationales Bellsouth and Verizon avec leur siège aux US – s’est ainsi dégagée de ses responsabilités sans perdre la face, ni son capital.

Qui écoutera les griefs de ces gens ? Le Délégué Zéro le fit le 14 octobre et engagea la communauté à continuer son combat pour le contrôle de l’espace urbain et de faire pression sur Victor Castro Cosido, maire de La Paz, pour résoudre la situation en l’absence de Lusacell. Quelques jours auparavant, dans un commentaire sur la polémique autour de la question si la compagnie de Baja Ferries permettrait au Sous commandant Marcos de traverser la Mer de Cortes), Castro Cosido, du parti de la Révolution Démocratique (PRD), dit aux journalistes qu’il soutiendrait « la cause de Marcos ». Le porte-parole Zapatiste exhorta la communauté à encercler la mairie pour dire au maire que « la cause de Marcos est d’abattre cette antenne ».

Marcos expliquait que les micro-ondes des antennes comme celles-ci « brûlaient les cellules du cerveau » et il demanda à voix haute : « Pourquoi ne les mettent ils pas à côté de la maison du maire Victor Castro Cocido ou de Vicente Fox dont les cellules du cerveau sont déjà brûlées ?

Le Délégué Zéro informa les gens sur leur droit à des compensations pour les dommages émotionnelles et physiques qu’ils ont soufferts. « Ceux qui doivent payer sont ceux qui ont mis l’antenne là ou ceux qui ont permis l’antenne d’y être ». Il leur promit également que leur histoire continuerait à être racontée et qu’il poursuivrait le combat pour ce quartier et son droit de vivre dans la tranquillité et avec la sécurité de santé jusqu’à ce que l’antenne soit abattue.

La Ensenada, problèmes de culture et d’environnement

Plus au nord, en Basse Californie, insérée dans la ligne côtière, à quelques minutes de la ville de Ensenada, s’étend une raffinerie de gaz naturel liquide. Le combat consiste ici à éliminer les dangers et la destruction occasionnés par un autre produit de l’industrialisation capitaliste, d’éliminer les dommages réels et potentiels faits à l’environnement et à la culture historique du Mexique.


Marcos avec Oscar Montaña
Foto: D.R. 2006 Ginna Villarreal
Cachées derrière la façade d’un terrain de golf luxueux, les lumières de la raffinerie de gaz Energia Costa Azul se distinguent de loin. Le 17 octobre, Oscar Montaña, membre du Comité Citoyen de La Ensenada Contre les Raffineries et les Centrales Thermoélectriques Multinationales de Basse Californie, accompagna les médias alternatifs et le Délégué Zéro sur un chemin poussiéreux en expliquant la situation : « ça fait quatre ans que nous luttons contre l’installation des raffineries (de gaz naturel liquide) »

Partie des objections à l’installation de ces usines vient des dangers réels et potentiels environnementaux qu’elles occasionnent. Le raffinage du gaz brut cause des dommages directs et immédiats à l’écosystème de la côte de La Ensenada. Dans le processus, l’eau de mer est utilisée pour chauffer l’air liquide qui est à une température en dessous de zéro. L’eau est ensuite déversée dans l’océan et contamine et modifie la température naturelle de l’environnement marin. Avec les raffineries viennent des bateaux chargés de matériel volatil. Avec un tel danger, l’armée mexicaine est nécessaire pour assurer la sécurité de la zone et du chargement. L’offense d’une part c’est que la compagnie Sempra Energy, basée à San Diego, fournit un marché étranger en versant une somme de 7 millions de dollars pour détourner les dommages et les dangers environnementaux du sol US américain.

L’offense que constitue cette usine, d’autre part, c’est le mépris de la compagnie pour l’histoire ancienne du Mexique. Les constructions de l’usine s’étalent sur un site archéologique. Une enquête préliminaire menée par l’Institut National Mexicain d’Anthropologie et d’Histoire (INAH) sur le site révéla de nombreuses pointes de flèche et des restes humains datant de plus de 4000 ans. Tout ceci n’arrêta pas la destruction du site. Les pièces archéologiques, proclama le gouvernement, furent « sauvées » et la construction continua.

La compagnie d’énergie fait ostentation sur son site internet de son « travail en étroite collaboration avec les communautés locales et du rôle clé de ces participants pour identifier et résoudre les éventuels sujets de difficulté ». Maintenant je ne suis pas sûr s’ils se réfèrent aux voix d’Oscar Montaña et autre membre du comité citoyen. Comme dans la communauté de El Rinconada de los Olivos, ces activistes luttent pour récupérer le contrôle de leur terre. Ce sont des combats qui commencent d’en bas et luttent pour la sécurité, la santé de la communauté et la protection locale de l’environnement.

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